Discussion philosophique et féministe
Féminisme et lutte de classe, les tentacules d’une discussion Inachevée
Rdv au café du Poulpe !
avec Véronica Gago
Verónica Gago enseigne les sciences politiques à l’université de Buenos Aires (UBA) et la théorie critique ainsi que la théorie du genre à l’université nationale de San Martín (UNSAM). Elle donne actuellement deux séminaires à l’université Paris 8 : l’un sur la fascisation de la reproduction sociale et l’autre sur la manière de repenser la grève. Au-delà du monde académique, Verónica reste une figure politique et intellectuelle clé du mouvement féministe argentin et international.
Quel bilan peut-on tirer des révoltes féministes de la dernière décennie ? Quelles difficultés ces luttes et d’autres ont-elles rencontrées ? Une relation entre ces révoltes et les classes ouvrières a-t-elle pu être créée ? Quels sont les liens et les tensions entre le monde féministe et le monde ouvrier ? Existe-t-il déjà un lien entre les luttes féministes et la lutte contre le capitalisme ? Est-il possible de trouver des alliances entre les personnes qui effectuent un travail reproductif et les travailleurs salariés ?
Ces questions stratégiques, et bien d’autres, doivent être posées à un moment où de vastes mouvements dans le monde entier, et qui, au cours de la dernière décennie, ont créé un sentiment de progrès historique, semblent perdre de leur force face à une extrême droite de plus en plus soutenue par une partie importante des masses laborieuses. S’agit-il seulement d’un conservatisme ouvrier ou d’une volonté de changer certaines choses, canalisée par les partis de droite ? Que faire de la peur et de la haine de l’immigration ? Les salariés veulent-ils que leurs femmes restent à la maison ? Comment lire la volonté de démanteler l’État, alimentée par la méfiance populaire à l’égard de la politique ?
La gauche reste impassible et paralysée face à un phénomène qui lui apparaît comme une catastrophe naturelle imprévisible et inéluctable. Mais les choses ne sont jamais dites : les grandes mobilisations en Argentine contre le gouvernement, la poursuite de la lutte des étudiants en Serbie ou les révoltes en Grèce nous permettent de nous poser une question qui pourrait bien résumer toutes les précédentes : pouvons-nous tirer des leçons des luttes sociales de ces derniers temps ?
